Toiles
André Turpin a subi de la vie les grands heurts et les grandes joies qu'il faut pour amener un homme à une maturité accomplie et à un art épuré en dessin et en sculpture. Quant à la peinture à laquelle il a accédé relativement tard, il en va autrement : les toiles témoignent d'une vitalité foisonnante, encore ébahie par sa jeunesse et par la joie de la découverte.
Les peintures d'André Turpin s'imposent parfois comme des coups de poing. Parfois elles font exploser l'inattendu de la vie, en fixant des moments d'émotion qui crient dans des couleurs tragiques. Ici encore, naissent des têtes qui figent un moment fugace dans l'éternité dont elles se montraient dignes. Sur d'autres toiles, on sent des mouvements de tout le corps, des jeux ou des danses de la nature, des élans naïfs ou des visages qui se font symboles au bord de l'abstraction. Si l'on voulait qualifier son œuvre picturale, on pourrait la classer avec les automatistes et avec les symbolistes. Mais ces étiquettes ne le limitent d'aucune sorte : il a toujours fui les cadres, cherchant à faire du nouveau, se laissant inspirer par la matière.